L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) a publié aujourd’hui le rapport sur la statistique de l’expérimentation animale en 2021. Celui-ci indique que la part d’expériences entraînant les contraintes les plus sévères pour les animaux a fait un bond de 30.6%.

Depuis 30 ans, le nombre d’animaux utilisés pour des expériences en Suisse stagne. Notre pays passe à côté d’une évolution nécessaire vers des méthodes de recherche modernes. Les méthodes qui n’utilisent pas d’animaux sont en effet plus précises, moins chères, plus rapides, plus sûres et surtout, éthiquement défendables. D’autres pays ont déjà distancé la Suisse de plusieurs décennies. Ils peuvent exporter des méthodes de substitution dans le monde entier, alors que la Suisse est en partie dépendante des importations d’animaux et d’infrastructures.

En plus de cette évolution manquée, les expériences de “degré de gravité 3”, les plus douloureuses et contraignantes pour les animaux, ont continué d’augmenter. Elles ont même fait un bond de plus de 30% entre 2020 et 2021. Au total, 25’752 animaux ont été utilisés l’année dernière, soit 6’040 animaux de plus que l’année précédente. Il s’agit du chiffre le plus élevé depuis 1999 (31 650 animaux). La tendance à la hausse des expériences de degré de gravité 3 est observée depuis 2013 (+124 %). C’est un scandale. Les animaux sont soumis à de terribles souffrances, telles que des tumeurs, pendant de longues périodes. Et la plupart du temps, cette cruauté envers les animaux ne permet même pas d’obtenir des résultats efficients pour la santé humaine.

Malgré cela, environ 200 millions de francs suisses sont dépensés chaque année pour ces méthodes de recherche d’un autre temps, tandis que la recherche utilisant des méthodes modernes – telle que la solution alternative nommée «human-on-a-chip» – est bloquée. Quelques centaines de milliers de francs seulement sont investis dans la recherche n’ayant pas recours aux animaux. Cela n’est tout simplement pas suffisant pour remplacer le système obsolète qu’est le modèle animal. Ainsi, des entreprises innovantes comme Epithelix ont dû dépendre, pour pouvoir se développer, du financement de fondations et d’associations comme la LSCV.

Lien vers le site de l’OSAV : https://www.blv.admin.ch/blv/fr/home/tiere/tierversuche/bericht-tierversuchsstatistik.html