Un chercheur de l’Université de Fribourg a été condamné pour contravention à la loi fédérale sur la protection des animaux. Plusieurs scientifiques de l’UniFR ont déjà été dénoncés et condamnés en 2021 et 2023 dans le cadre d’expériences financées par les impôts fédéraux, donc l’argent des contribuables. Une situation inacceptable.

Le 2 juin 2025, nous apprenions dans le journal la Liberté qu’un “professeur de la Faculté des sciences et de médecine de l’Université de Fribourg a été condamné récemment pour contravention à la loi fédérale sur la protection des animaux dans le cadre d’une expérience menée sur des souris de laboratoire. Un contrôle effectué en octobre 2023 par le Service de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (SAAV) avait mis en évidence que plusieurs rongeurs avaient été euthanasiés individuellement par inhalation de dioxyde de carbone (CO2). Or l’autorisation obtenue par le département ayant mis sur pied cette expérimentation spécifiait que cette méthode de mise à mort ne pouvait être utilisée que sur des groupes d’animaux d’une certaine importance.” (Source). Le professeur devra payer une amende de 1’000 francs pour cet acte de cruauté. Une somme dérisoire face à la souffrance d’individus sentients. Un communiqué de presse a été envoyé par la LSCV pour dénoncer cette situation à près de 200 journalistes et médias ce mercredi 4 juin. 

L’abattage au CO₂ est douloureux pour les animaux

Rappelons que les animaux qui subissent des expériences dans les laboratoires ne meurent pas sans souffrance. Comme le stipule l’OSAV sur son site internet : le gazage au dioxyde de carbone (CO₂) irrite les voies respiratoires et déclenche des douleurs, de la détresse respiratoire et de l’anxiété.” Mais alors, pourquoi le dioxyde de carbone est-il la méthode principalement utilisée dans le monde entier, notamment pour l’étourdissement des porcs et des volailles à l’abattoir, la mise à mort des poules pondeuses à la fin du cycle de production et la mise à mort des souris et des rats utilisés pour l’expérimentation animale ? Pour des raisons de “sécurité au travail ou d’économicité”, parce que tuer des animaux en groupe éviterait “le stress supplémentaire dû à la séparationet carle personnel n’a pas besoin d’immobiliser les animaux. En outre, le gaz est peu coûteux et facile à manipuler”. C’est donc seulement le bien-être des humains qui est pris en compte dans ce choix, au détriment, une fois de plus, des animaux.

Plusieurs scientifiques de l’UniFR déjà dénoncés et condamnés en 2021 et 2023

Ce manquement à la législation est inacceptable. Mais ce type de situation n’est pas un cas isolé : “En 2021, deux chercheurs fribourgeois ont été condamnés par ordonnance pénale pour infraction à la loi sur la protection des animaux, après avoir été dénoncés au Ministère public par le SAAV. Le premier a écopé d’une amende de 5000 francs pour avoir mené des expériences sur les effets d’une modification du cycle de luminosité sur la gestation des souris, alors que l’autorisation qui lui avait été accordée ne prévoyait ni recherche de cette nature, ni utilisation de femelles portantes. Une scientifique a été, quant à elle, condamnée à 500 francs d’amende pour avoir procédé à des micro-injections de sang sur des poissons-zèbres vivants.” (Source / Source)

Des manquements avaient également été mis en lumière en 2023, après un contrôle du Service de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires. Cadavres desséchés de souriceaux, blessure ouverte, litière humide et sale, manque d’eau… Comme si les animaux utilisés lors des expériences ne souffraient pas déjà assez, deux professeurs – dont le chef ad interim de l’animalerie de l’Université de Fribourg (!) – avaient été condamnés à cause de négligence envers des souris. (Source)

Que fait l’Université de Fribourg ?!

A chaque fois, l’Université était-elle au courant de ces manquements ? Qu’a-t-elle fait pour empêcher de tels actes ? Les chercheurs ont-ils pu continuer à travailler avec des animaux malgré ces négligences ? Comment sont-ils formés et comment est-il possible que ces cas soient si réguliers ? Le 13 août 2024, suite à nos questions, le responsable de la communication de l’UniFR affirmait dans un e-mail : “l’Université met en œuvre tout son possible pour éviter une reproduction de tels événementset que des postes supplémentaires ont été créés pour améliorer l’encadrement et la planification”. Il ajoutait que le personnel travaillant avec des animaux doit satisfaire en permanence aux exigences en matière de formation et de formation continue. Les principes directeurs des 3R s’appliquent à la recherche elle-même et à l’hébergement et à la manière de traiter les animaux.

Apparemment, ces mesurettes sont loin d’être suffisantes. Nous exigeons que l’Université de Fribourg mette tout en œuvre pour empêcher de tels actes de cruauté, et pour remplacer l’expérimentation animale par des méthodes éthiques, innovantes et modernes.